Organisé par la Société des Amis de Roland Dubillard en partenariat avec l'Institut de Recherche en Études Théâtrales (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), le Théâtre du Rond-Point, l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine, les Éditions Gallimard et soutenu par Maria Machado-Dubillard et Paul Tabet.
Nous avons le plaisir d'annoncer la tenue d'un premier colloque international et pluridisciplinaire consacré à l'œuvre de Roland Dubillard. Ce colloque se tiendra à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, Salle Bourjac et au Théâtre du Rond-Point du 16 au 17 avril 2015.
Il sera clôturé par une représentation théâtrale au Théâtre du Rond-Point le vendredi 17 avril.
Nous invitons les intervenants — d’orientations et de filières diverses (théâtre, littérature, poésie, traduction, musique, philosophie, psychanalyse) — à nous faire part de leurs propositions. Cet appel s'adresse bien entendu aux spécialistes de théâtre s'intéressant aux pièces majeures de Roland Dubillard, mais nous tenons aussi à ce que ces rencontres soient l'occasion d'ouvrir plus largement le champ des recherches portant sur l'œuvre multiforme de l'auteur-acteur-scénariste-poète. Si, de son vivant, la présence de l'auteur de théâtre et du comédien avait sans doute contribué à mettre en exergue l'expression théâtrale de son génie, le moment est venu de solliciter l'apport d'universitaires et de praticiens de tous les horizons afin de mieux saisir l'étendue et l'originalité de l'œuvre de Roland Dubillard.
A titre d'exemples non limitatifs, voici quelques pistes de réflexion et de recherche qui pourraient faire l'objet d'une communication :
• Théâtre : Naïves hirondelles, Le Jardin aux betteraves, La Maison d'os, Où boivent les vaches, Les Crabes, Si Camille me voyait, Les Diablogues, Les nouveaux diablogues, Le Bain de vapeur. A toutes ces pièces écrites et le plus souvent crées par l'auteur lui-même entre 1949 et la fin des années soixante-dix, il faut rajouter une dernière grande pièce, Madame fait ce qu'elle dit, conçue et rédigée après l'accident vasculaire de 1987.
• Poésie : deux recueils de poèmes publiés chez Gallimard (Je dirai que je suis tombé, La boîte à outils); de très nombreux poèmes et textes poétiques en tous genres qui ponctuent Les Carnets en marge, lesquels contiennent aussi une réflexion importante sur le langage et la poésie. Dans « ...Où boivent les vaches » (titre-citation qui renvoie à La comédie de la soif), on retrouve une véritable mise en pièce(s) de la vie et des vers d'Arthur Rimbaud.
• Les Carnets en marge (Gallimard, 1998): 1001 pages du journal tenu pendant 50 ans par l'écrivain. Écriture vitale, écriture comme expérience, écriture du moi, un journal immense et intime. L'écrivain s'interroge sur le théâtre, le jeu, l'identité, la création, l'humour, le temps. Par ailleurs, le fonds Roland Dubillard à l'IMEC contient un grand nombre de manuscrits et d'inédits que les chercheurs peuvent consulter en vue d'une communication.
• Musique : la musique est au cœur même de son processus de création littéraire : Le jardin aux betteraves utilise une technique de composition volontairement musicale d'un thème suivi de variations pour mettre en scène les répétitions d'un quatuor à cordes ainsi que des thématiques puisées dans la vie et l'œuvre de Ludwig van Beethoven ; ce Dubillard mélomane revient dans les textes de chansons, dans les poèmes, et dans Les Carnets à travers le développement d'une pensée comparative des esthétiques musicale et littéraire.
• Philosophie : « Je n'ai jamais admis l'axiome: 'Primum vivere, deinde philosophari' » (Les Carnets). Étudiant en philosophie, Dubillard suit les cours de Gaston Bachelard et plus tard, lorsque l'auteur de La maison d'os assure « n'y avoir dissimulé aucune philosophie », on peut considérer cela comme une boutade : la réflexion philosophique (l'être, le réel, le langage, l'esthétique) irradie dans tous les Carnets en marge.
• Psychanalyse : dans sa vie, dans ses lectures, à travers son œuvre, l'auteur n'a cessé de s'interroger sur les rapports entre le moi et l'autre, la langue et le désir. Dès 1949, le jeune auteur note sa stupéfaction devant « cette minceur de la conscience parlante, écrivante ou agissante par rapport à l'énormité insaisissable des marges ». A ce sujet, le titre même des Carnets en marge n'est pas anodin puisqu'il évoque déjà l'implication de l'inconscient dans les textes de l'écrivain et la présence d'une autre scène que la lecture psychanalytique rend moins insaisissable.
• Radio : faisant ses débuts au Club d'essai radiophonique de Jean Tardieu, Dubillard est formé par la pratique du théâtre radiophonique. Par la suite, il ne se départira jamais complètement de cette « oreille qui parle » : toutes ses pièces, grandes (Le Jardin aux betteraves) ou petites (Les Diablogues) en portent l'empreinte. Il en va de même pour la voix inimitable du comédien.
• Cinéma : acteur (plus de 30 films) et scénariste. Dans le fonds Dubillard, conservé à l'IMEC, on trouve les versions filmique et radiophonique d'une pièce inédite, Les Chiens de conserve.
• Théâtre pour enfants : Il ne faut pas boire son prochain : fantaisie monstrueuse en quatre tableaux (écrite en 1946, perdue puis retrouvée et enfin publiée en 1998). L'enfant comme public et comme personnage, le regard d'enfant, l'enfant chez Dubillard, qui parlait des acteurs, « ces moins de huit ans pour qui j'ai tant de sympathie et que je plains comme mes frères ».
• L'humoriste : « Je n'ai pas écrit sur le comique […], je l'ai fait » Dans ses pièces, ses dialogues, ses nouvelles, ses poèmes, voire même dans son jeu d'acteur, Dubillard n'enlève que rarement son chapeau d'humoriste, mais cette pratique où le burlesque côtoie les jeux de langage se double dans Les Carnets en marge d'une réflexion poussée sur le corps et le rire, la bêtise et le comique, la langue et les jeux de mots.
• Nouvelles, contes, fables : Olga ma vache (Gallimard, collection l'Imaginaire) et Irma, la poire, le pneu (éditions 1001 nuits). Autant de récits brefs qui pratiquent l'art du détournement et le mélange inédit des genres, formes hybrides que Dubillard, l'inclassable, se plaisait à appeler des « machins ».
• Vers la fin des années 1950, l'auteur anime un atelier de théâtre dans une clinique de psychothérapie aux environs de Blois. Dans son journal, il souligne l'intérêt de cette pratique du théâtre dans un cadre médical. En plus de l'intérêt thérapeutique pour les patients, on peut également relever les traces que ce questionnement sur le double a pu laisser chez l'auteur des Diablogues, de La maison d'os et des Chiens de conserve.
Nous souhaitons vivement que des chercheurs issus de tous bords (arts du spectacle, poésie, musique, lettres, philosophie, psychanalyse, sciences du langage) puissent trouver matière à débattre dans l'œuvre foisonnante de Roland Dubillard.
Les propositions de communication (résumé d'environ 300 mots, nom et affiliation, brève notice biographique) sont à adresser sous format Word à :
Date limite de réception des propositions: 15 septembre 2014
Les intervenants sélectionnés seront notifiés vers le 15 octobre 2014.
Un séminaire de préparation au colloque aura lieu lundi 27 octobre 2014 à l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine (IMEC, 174, rue de Rivoli, Paris). Les intervenants au colloque seront cordialement invités à participer à ce séminaire.
Les communications retenues feront l'objet d'une publication ultérieure.
Modalités d’inscription :
Les participants au colloque seront invités à adhérer à la Société des Amis de Roland Dubillard (membre : 20 € / étudiant : 10 € / donateur : 40 € / bienfaiteur : 80 €)
Comité de sélection :
Michel Corvin, [email protected]
Joseph Danan, [email protected]
Philippe Ivernel, [email protected]
Csilla Jaray-Benn, [email protected]
Robin Wilkinson, [email protected]
Comité de recherche de la Société des Amis de Roland Dubillard :
Csilla Jaray-Benn, Directrice du Comité de recherche
Michel Corvin, Professeur honoraire de l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
Joseph Danan, Professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, Directeur-adjoint de L'Institut de Recherche en Études Théâtrales
Albert Dichy, Directeur littéraire de L'Institut Mémoires de l'édition contemporaine
Dominique Dupuy, danseur, chorégraphe, écrivain
Charlotte Escamez, écrivain, auteur associée à la Compagnie du Théâtre de l’Etreinte
Philippe Ivernel, Professeur honoraire de l’Université Paris Vincennes-Paris 8, Chercheur associé au CNRS, équipe de recherches théâtrales
Maria Machado-Dubillard, Présidente de la Société des Amis de Roland Dubillard
Paul Tabet, Vice-président de la Société des Amis de Roland Dubillard, Fondateur de la Fondation Beaumarchais
Robin Wilkinson, Docteur ès lettres, Professeur de chaire supérieure, CPGE, Lyon
Responsable : Robin Wilkinson